31 mai 2008

Un air de famille en colorama

Ainsi donc, il y a quelques semaines, le Grand Jacques m’en avait fait voir de toutes les couleurs.
Alors pour vider le cœur de ces couleurs parfois un peu trop vives, j’écris.
J’ai hésité à publier le texte et puis après tout…il y avait aussi de jolis reflets roses…

Arrivée au plat pays le jeudi soir, le vendredi fut, comme j’ai pour habitude de le dire, "le tour des chapelles".
Pensez donc, moi en Belgique et aucun bonjour, aucune visite de ma part ?? Ce serait un crime de lèse-majesté, Monsieur le Juge !!
Donc première visite et première couleur : noire.
"La pédicure est venue mercredi".
- Remarquez le formidable sujet de conversation, quand on sait qu’on ne s’est plus vue depuis 3 mois.
"Elle s’appelle Caroline, c’est une noire… mais elle est très bien !".
No comment…
Autre visite qui, celle-ci, me tenait très à cœur, et autres couleurs : le gris et le blanc.
Comme le pelage de Calice.


Calice que j’ai promis d’emmener en Anjou quand la guerre que ma tata J. mène contre le crabe sera perdu.
Je ne suis pas pessimiste en écrivant cela mais réaliste.
Nous savons toutes les deux que malgré des batailles gagnées depuis 3 ans, c’est à présent la dernière joute et malheureusement l’issue du combat est connue d’avance.
Alors on parle, sans détour, sans tabou, comme nous l’avons toujours fait, de l’après.
J’espère simplement ne pas l’accueillir trop vite, même si c’est amour, un grand tendre comme ma Gabbelette.

Samedi fut plus heureux, c’est un rose qui a enveloppé toute la journée.
Rose comme le gâteau d’anniversaire que j’avais confectionné pour ma filleule.

13 ans déjà !

Nous avons tous eu droit à notre dose de câlin, entre cousine, entre filleules, parrain et marraine.

Il y a eu des rires, de longues conversations entre cousine, un délicieux barbecue et des cadeaux.

Bref, une journée parfaite et qui m’a permise de faire le plein de douceur et de force avant de vivre un dimanche que je savais douloureux.
Dimanche… et son blues, et son bleu.
Bleu irisé comme cette libellule venue se poser près de moi pendant que le Rabin chantait la dernière chanson, celle de l’adieu.
Elle s’est délicatement envolée sitôt les dernières paroles prononcées, s’élevant vers le ciel avec ma tristesse.
Le soir ce fut jaune.
Jaune comme la paëlla que tata C. nous avait préparée.

Souvenir de 5 années passées en Espagne, il y a déjà bien longtemps de cela.

Et jaune comme l’amertume ressentie dans ces paroles :
"J’ai reçu deux framboisiers de Stéphanie, l’un donne des fruits rouges et l’autres des blancs".
"Non, pas blanc, c’est un framboisier jaune".
"Oui, enfin, de toutes manières, les jaunes sont bien moins goûteuses que les rouges".
Faites des cadeaux, qu’il disait…
Et je ne parlerai même pas de la conversation du lundi matin, jour du retour… quelles couleurs donne-t-on à l’incompréhension et à l’aigreur ?

..
.
Allons, allons… après cette arc-en-ciel, montez le son !… moi ça me rebooste toujours cette chanson :-)



5 commentaires:

Anonyme a dit…

Le plus important est-il que les choses soient dites ou qu'elles tues ? Ce n'est pas simple...
On aimerait tous tellement entendre des choses agréables.
la vie est souvent rude ou, plus exactement (pudiquement ?), très... contrastée.
Ce billet est très beau.
Touchant, pour être plus précis.

Stéphanie a dit…

Thierry > Rien n'est parfait, je le sais... et comme dirait l'autre "Est-ce qu’il vaut mieux un silence mortel… que des paroles assassines ?"...

Anonyme a dit…

Tout est très joliment dit, même si je n'ai pas tout saisi. Que Tata J. ne souffre pas trop dans ce dernier combat qu'elle ne saurait gagner, hélas... que la vie sait être moche et cruelle parfois.
On dit toujours "Joli mois de mai", j'ai l'impression de n'avoir jamais été aussi triste qu'en ce mois-ci. Vivement demain et le mois de juin! Que la peine de tous s'estompe avec la nuit.

Beo a dit…

Ces retours au pays-que tu sais faire plus fréquemment que moi-; sont toujours peuplés d'un tel ar-en-ciel dans mon cas.

J'imagine que c'est pareil un peu pour tout le monde.

Une chose est certaine; certaines visites bouffent plus d'énergie que d'autres.

Ton gâteau est magnifique! Ta filleule aussi ;)

Calice ressemble à un de mes anciens chats et sache qu'on appellerait jamais un chat de ce nom au Québec, hihihi!

Un gros câlin à ta Tata qui me semble bien sage et chaleureuse.

Bises

Anonyme a dit…

Comment, tu étais en Belgique et tu n'es pas venue nous voir ? Crime de lèse-majesté, que dis-je, de lèse-déité !!
Je plaisante bien sûr, tu le sais ^^

J'imagine les tournées que cela occasionne... et certaines étapes obligées dont on se passerait bien, ou dont on voudrait du moins qu'elles se passent autrement.