25 février 2009

Le château d'Azay-le-Rideau

DDS avait vu juste, nous avons poussé une pointe jusqu’au splendide château d'Azay-le-Rideau, bordé par l’Indre.


Et dès l’entrée nous sommes bien accueillis !

Tout d’abord un peu d’histoire :

Le domaine est acquis à la fin du XVe siècle par Martin Berthelot, maître de la chambre aux deniers du roi, qui le cède à son fils Gilles. Le château actuel fut donc bâti entre 1510 et 1528 par le maire de Tours et trésorier du roi François Ier, Gilles Berthelot et par sa femme, Philippa Lesbahy.

Pendant une dizaine d’années les travaux avancent et le château s’élève, plus gracieux et plus élégant. Malheureusement pour l’homme d’affaires, Francois 1er n’apprécie guère cette bourgeoisie trop riche et trop puissante. De plus, il a besoin d’argent pour renflouer les caisses du royaume et satisfaire sa politique ambitieuse. Une commission est mise en place afin de vérifier les comptes de ce gêneur et il est ainsi très aisé de découvrir des malversations.

Gilles Berthelot est compromis dans un scandale financier et comprend le danger. Azay le Rideau n’est pas le plus imposant des châteaux mais il est déjà trop fastueux. Prudent, il stoppe donc les travaux mais sans pour autant réussir à détourner les soupçons de sa personne. Alors que de nombreux compères sont arrêtés et exécutés, son tour arrive inévitablement. Démis de ses fonctions puis condamné, il parvient à s’enfuir en Lorraine en 1528 et il mourra à Cambrai deux ans plus tard.
En juin 1528, le roi confisque le château inachevé er l'offre à l'un de ses compagnons d'armes, Antoine Raffin, capitaine des gardes.

La petite-fille d'Antoine Raffin, Antoinette, ancienne dame d'honneur de Marguerite de Valois, s'y installe en 1583.
Par la suite, de nombreux propriétaires se succèderont.
En 1898, Achille Arteau, ancien avocat de Tours et homme d’affaires acquiert le château, son mobilier et 540 hectares de terres pour 517 000 francs. Il vaut alors le démembrer avec profit.

Les meubles et objets d'art sont dispersés en plusieurs ventes, mais une nièce du marquis de Biencourt (dernier propriétaire) parvient à racheter les plus précieux tableaux et dessins et en fera ensuite don à l'Institut (musée Condé à Chantilly) et à la Bibliothèque Nationale.
La demeure reste vide jusqu'à son achat par l'État le 11 août 1905 pour 250 000 francs.
Allons, poussons la porte !

Le château est relativement petit et chaque angle est pourvu d'une tourelle.


Entouré par l'Indre d'un côté et par un parc boisé de l'autre.

Le centre du bâtiment est désigné par l'entrée monumentale, ainsi que par l'escalier d'honneur véritable colonne vertébrale de l’édifice.

Cet élément est composé de plusieurs ornements à la mode italienne : colonnes, pilastres, coquilles, médaillons, etc.

La porte d'entrée, semblable aux arcs de triomphes romains est orné des initiales de Gilles Berthelot et de sa femme, tandis que la partie inférieure des baies est décorées de la salamandre et de l'hermine, en référence au roi François Ier et à son épouse Claude.

Vous me suivez ?

L'intérieur reste celui d'un château de la Renaissance italienne, avec ses décors sculpturaux riches, où restent des traces de la Renaissance flamande avec les tapisseries du XVIe siècle et XVIIe siècle exposées dans plusieurs pièces du château et provenant notamment, d'Anvers, de Tournai et de Bruxelles (Ils avaient très bon goût à l’époque !).


L'intérieur est notamment constitué de plusieurs salons et appartements d'apparat.

La "chambre bleue", au deuxième étage fut occupée par Louis XIII.

La grande salle du premier étage...

...dont la cheminée est ornée, en trompe-l’œil, de la salamandre de François Ier et d'une frise de feuillages.

A chaque étage, un passage par le superbe escalier ouvert.
On y prenait souvent le frais à l’époque.



Un bon bouquin...

Un p'tit verre...
Et un bon feu... que demandez de plus ?
Une cuisine peut-être ?
L'Indre nous suit, même dans les recoins les plus sombres...
Et pourquoi pas un p'tit billard ?

Un petit tour dans le parc...
Balzac, qui vint y déjeuner une fois, le décrivait comme "un diamant taillé à facettes serti par l’Indre".
Un diamant pour une superbe journée !

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4 commentaires:

Thierry COQUELET a dit…

Il me semble aussi qu'Azay-le-Rideau a aussi été le lieu où Auguste Rodin et Camille Claudel venaient se réfugier pour vivre leur passion amoureuse...
C'est un beau reportage que tu as fait là pour qui ne connaît pas ce joyau architectural !

Dodinette a dit…

ha, tout plein de bons souvenirs qui remontent : un trajet Bordeaux-Paris en été avec ma soeur et mon petit bonhomme de 7-8 mois dans le sac à dos, arrêt-pipi-dégourdissement-tourisme pour découvrir ce superbe endroit...
belle journée, douce, ensoleillée (chaude ? me souviens plus !)
et puis vraiment un bel endroit, vraiment vraiment...
merci :)

Stéphanie a dit…

- Thierry > Je ne savais pas pour Auguste et Camille… cela ajoute encore un peu plus de romantisme à cette balade :)
- Dodinette > Heureuse d’avoir réveillé ce doux souvenir.

Anonyme a dit…

Je me souviens de ce château! il m'avait beaucoup plu!!!
sauf qu'on y avait perdu mon cousin Nico... :/
heureusement on l'a retrouvé!