03 novembre 2010

Joli saut dans le temps.

De retour de notre escapade chinoise et après un thé, copine m’emmène faire une petite balade dans le joli parc de Sceaux à la tombée du jour.

Je lui ai demandé de m’en faire un bref historique mais comme vous le savez ce sont les cordonniers les plus mal chaussés, c’est donc moi, la provinciale qui vais vous conter son histoire.

Au 15ème siècle, le futur parc de Sceaux est un domaine agricole de quelques hectares qui s'étend peu à peu au fil de la succession des propriétaires. En 1597, Louis Potier, Baron de Gesvres, y fait construire une demeure bourgeoise et c'est en 1670 que l'histoire inscrit ses premières lettres de noblesse : Jean Baptiste Colbert, contrôleur général des Finances du Roi soleil achète le domaine et le transforme en un lieu de prestige. Entouré des artistes renommés qui œuvraient alors à Versailles, il fait restaurer, agrandir la demeure, construire un petit pavillon et aménager un jardin.

André Le Nôtre, créateur des principaux jardins classiques Français au XVIIe siècle profite de la position élevée du château pour proposer une structure remarquable autour d'une double perspective, l'une dans l'axe du château, la seconde, perpendiculaire, réservant la découverte d'une grande cascade qui se prolonge par le bassin de l'Octogone.


A la mort de Colbert, son fils, le Marquis de Seigneley acquiert de nombreux terrains et le domaine atteint alors 220 hectares. Le Nôtre intervient à nouveau et redessine le jardin ; les parterres du château se prolongent par une étendue engazonnée, la Plaine des Quatre Statues, immense perspective qui s'ouvre sur le paysage environnant, et la grande cascade se dédouble avec le Grand Canal cerné d'une double rangée d'ormes.

Le Duc et la duchesse du Maine héritent de la magie de ces lieux et y organisent des activités mondaines et des divertissements dont les "Nuits de Sceaux", restées célèbres.

Le rayonnement de ces activités rejaillit sur la ville de Sceaux qui acquiert une identité résidentielle tout au long du XVIIIe siècle. Le domaine conserve un certain prestige avec le Comte D'Eu, puis le Duc de Penthièvre, mais la Révolution entraîne la destruction presque totale du site et son rachat par un riche exploitant agricole, Hyppolite Lecomte. Néanmoins, le marquis de Trévise qui épouse la fille de Lecomte en 1828, entreprend la restauration du domaine, reconstruit un château de style néo-Louis XII (actuel Château du parc ) et retrace les grandes lignes du jardin.

La première guerre mondiale met fin à ce renouveau et il faut attendre 1923 pour que le département de la Seine achète le domaine et protège le patrimoine historique. Les bâtiments et sculptures sont classés Monuments Historiques en 1925.

Léon Azéma, architecte et concepteur des jardins du Trocadéro, dirige le projet de restauration entre 1930 et 1934. Il conserve le Château, l'Orangerie et le Pavillon de l'Aurore ainsi que les grandes perspectives et plans d'eau. Il édifie une nouvelle cascade dans un style cubiste et l'orne de mascarons en bronze du sculpteur Rodin.

Le domaine privé des XVIIe et XVIIIe siècles laisse place à un parc public.

Fin de la visite, le parc ferme ses portes et nous avons une bouteille de vin à ouvrir.

(Les infos proviennent d'ici, et vous pouvez voir des photos de jour ici).

1 commentaire:

tss tss a dit…

t'as pas fini de frimer, là?? :))