Je n’ai pas d’amis.
Pardon, soyons plus précise, je n’ai pas de meilleure amie… et je m’en moque royalement.
Ce ne fut pas toujours le cas, j’en ai souffert dans mon cœur, dans mon corps.
Et en fait, je n’aurais pas dû.
C’est ça l’avantage du temps qui passe, il ouvre les yeux, il pousse à faire un pas en arrière. On va s’assoir sur le trottoir d’à côté, on jette un coup d’œil sur sa Vie et finalement on s’aperçoit que cette souffrance n’est pas obligatoire… que rien n’est obligatoire… qu’avoir une meilleure amie n’est pas obligatoire.
Etrange cette souffrance qui m’a poursuivie, ce manque de copinage vécu comme une faute.
Et pourtant la douleur n’était pas celle que je croyais.
C’est alors la révélation : cette peine que l’on traîne depuis tant d’années n’était pas due à un manque mais à un sentiment d’obligation, à cette phrase que les autres aiment à répéter "ce n’est pas logique qu’une fille comme toi n’ait pas d’amie".
Aujourd’hui, "cette fille" a compris : elle ne cherche pas d’amis, elle ne cherche rien, elle n’attend rien, elle fait simplement confiance à la vie.
Elle a fait ce pas en arrière, elle s'est glissée hors du cadre et elle s’est, enfin, sentie à sa place. Et quitte à froisser quelques bonnes âmes coincées entre leur éducation et le qu’en-dira-t-on, elle a décidé d’y rester.
Et elle savoure… elle savoure les rencontres, ces rencontres qui jalonnent son chemin.
Elle a choisi de vivre des aventures humaines sans faux-semblant et surtout sans condition, sans règle, sans exigence.
Elle se délecte de ces touches d’humanité que le hasard pose devant sa porte
Une porte toujours ouverte, pour tous. Ceux qui ne veulent être que de passage ne seront pas retenus de force, d’autres posent parfois un peu plus longtemps leurs bagages, certains sont là toujours, parfois loin mais présents.
Pas d’obligation de se voir régulièrement, de s’écrire tous les 2 jours.
Un dîner parfois tous les 3 mois suffit largement pour certains et pour moi aussi.
Oui, l’amitié peut s’écrire en pointillé.
Les miennes sont comme ces numéros que l’on relie et qui forment un dessin… le dessin de ma vie.
Alors, ce week-end, j’ai dessiné un nouveau trait sur cette carte qui me tient tant à cœur.Merci à la maman de Louloutte pour son accueil.
Merci pour ces instants délicieux et qui se sont prolongés à la maison ;-p
5 commentaires:
Merci à toi!! :) J'ai les cuisses en forme de gauffres, tu saurais pas d'où ça vient par hasard?? :D
Ton texte me touche beaucoup; j'aurais pu écrire le même, figure toi...
Ah la meilleure amie ! ...
Oui ou non un mythe de la littérature féminine ? J'ai de très bonnes amies avec qui je peux rire et déconner parfois, mais la meilleure amie, celle qui te connait mieux que toi même, à qui tu confierais tes pensées les plus intimes, je ne sais pas...
Il faut dire que je ne me livre jamais complètement, j'ai comme une barrière intérieure qui me dit "Stop" là on n'entre pas.
Pourtant je prends bcp de plaisir à aller vers les autres et faire de nouvelles rencontres....
très beau texte, que j'espère pouvoir écrire bientôt.
je me suis faite avoir deux fois par deux personnes, j'ai donné merci. la troisième est en cours, c'est triste de perdre des gens mais c'est comme ça.
j'essaie de profiter des touches d'amitiés, comme celles que j'ai grâce à internet! et dont tu fais partie chère amie à petits points :)
j'ai un paquet qui se prépare gentiment, je mets de côté plein de petites choses à découvrir!
je ressens encore une douleur à l'idée que les amies ou amis, ne sont que chimères. on ne peut compter sur personne que sur soi-même, ou sa moitié. alors l'amitié à la vie à la mort, mouaif.
vaste sujet non?
Je me disais bien que je connaissais ce chat et ce couloir...
La maman de Louloutte a toujours été là pour moi et elle sait combien son amitié m'est précieuse.
Stéphanie, ton texte est magnifique ! Merci.
Désolée, je n'ai pas de compte Google, je n'aime pas apparaître en anonyme, je rectifie !
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